Ah, pour sûr, quand ce son-là monte, on voudrait apprendre à
danser, à danser gascon, tant qu’à faire !
Foin des promesses de gascon, que l’on peut aussi se faire à
soi-même, il est dommage de se contenter d’écouter cela et même si l’on n’a
guère jusque-là approché la danse gasconne, à une figure du quadrille près
peut-être, on sent bien qu’il y a dans ce CD du prêt-à-danser.
Au point qu’il n’y aurait qu’à rallonger l’ourlet du bas de
la chanson bien connue… « Faudrait avoir deux jambes de bois pour ne pas
danser »… rondèus, masurcàs, branlo
e branle, borrèias, sauts, escotishas, valsas, congòs… !
Il y a dans le jeu de ces deux voix, tellement bien
articulées qu’elles se confondent en un générateur unique de son, quelque chose
qui tourne, un genre de moulin bien huilé, plus encore moulin à danse que
moulin à musique d’ailleurs…
Les engrenages sont-ils en bois, à l’ancienne ? Le bois
dont on fait les fûts à conserver le bon armagnac alors ! Où se raffinent
les arômes comme se raffinent les histoires encloses dans la mémoire
collective. Il y a dans ces chants à danser conservation de telles histoires.
Et c’est bien cela qui permet tout de même l’écoute coite. Mais vous en faire
la promesse peut être gasconnade, si vous savez danser…
Le moteur est en effet puissant, il fait voyager. On survole
avec lui tout un monde, toutes les terres de Gascogne, du Béarn au
Haut-Agenais. Et on redécouvre comment, à sa façon, la danse plane au-dessus de
toutes les musiques à danser…
Philippe Sahuc
Bal gascon à la voix a la votz
Duo Corbefin Marsac
AEPEM, 2013
Pour en savoir plus :
www.aepem.com